Pietro Bonilli, père fondateur
Pietro (Stefano, Giuseppe), Bonilli est né le 15 mars 1841 à San Lorenzo, hameau de Trevi, dans le diocèse de Spolète, province de Pérouse, en Ombrie, au sein de la famille de Sabatino Bonilli et Maria Allegri tous deux petits propriétaires terriens.
Ses premières études ont été assurées par sa mère et le curé de la paroisse, parce qu’il n’y avait pas d’école à proximité. Toutefois, voyant que c’était un bon élève, ils l’envoyèrent à l’école Lucarini, où il rencontra Don Ludovic Pieri, qui eut une grande influence sur lui. Ce dernier fonda la Pieuse union de Saint Joseph, dont Pietro fut l’un des premiers membres. C’est lui aussi qui restaura un tableau ancien, représentant la Sainte Famille, tableau dont la vision détermina la grande dévotion de Pierre à la famille de Jésus.
Pietro était un élève studieux, réussissant particulièrement en philosophie et en mathématiques. Toutefois, afin d’assurer sa subsistance, il fut obligé d’assurer, en plus de ses études, les fonctions de préfet de discipline.
Il finit par intégrer le séminaire, et fut ordonné prêtre le 19 décembre 1863. Il prit alors en charge la petite paroisse de Cannaiola, de 600 âmes, dont la pauvreté, matérielle et spirituelle, était très grande.
« Il demeura pendant trente-cinq ans dans une paroisse située sur le territoire le plus déshérité de son diocèse de Spolète, où la condition religieuse et morale était singulièrement pauvre et avilissante, marquée par la dégradation du blasphème, du libertinage, du jeu, de l’ivrognerie. »
— Paroles du pape Jean-Paul II dans son homélie de béatification.
Il y entreprit une vaste action, intégrant les laïcs dans les œuvres paroissiales, aidant les familles à vivre l’évangile, utilisant aussi la presse comme instrument de mission : « La presse est l’arme de notre époque ». Pour ce faire, il ouvrira une imprimerie, pour faire connaître le travail des missionnaires. Il relancera un magazine sur la Sainte Famille, en créera d’autres, dont Le Tabernacle et Le Consolateur des Âmes du Purgatoire.
Par ailleurs, il s’occupa des pauvres, des orphelins pour lesquels il érigea un orphelinat, des sourds-muets. Pour l’aider dans cette tâche, il fonda une congrégation : les Sœurs de la Sainte Famille de Spolète.
En 1898 Pietro Bonilli s’installa à Spolète, où, tout en continuant ses activités apostoliques, il assura les fonctions de recteur du séminaire et d’économe.
En 1917, il se trouva en butte aux contestations diverses, certaines venant même de la hiérarchie épiscopale qui l’a accusé de superstitions, et d’interprétations dogmatiques douteuses. Son manuel intitulé Manuel des missionnaires de la Sainte Famille a même été mis à l’Index (interdit qui sera levé ultérieurement).
C’est en 1918 que sa santé commença à se détériorer. Il se retira alors dans la congrégation qu’il avait fondée, menant une vie d’ermite. Il perdit la vue en 1929, et continua une vie de prière et de pénitence jusqu’à sa mort, le 5 janvier 1935.